« La définition de l'intelligence artificielle a évolué au fil des ans », explique Michael Rademaker, AI Business Developer à l'IDLab, groupe de recherche de l'imec à l'UGent. « Initialement, l'IA se résumait à des règles codées manuellement : 'Si A, alors B'. Aujourd'hui, nous définissons l'IA comme un système qui, sur base de données qualitatives, effectue des actions de manière plus ou moins autonome, en faisant des recommandations ou des prévisions. Cela va donc d'un assistant d'agenda intelligent à une voiture autonome ».
« Au fil des ans, l'IA a énormément évolué », poursuit M. Rademaker. « En 2004, dans le film I, Robot, Will Smith demande à un robot s'il peut écrire une symphonie. À l'époque, une telle chose semblait impossible. Depuis la percée des robots capables de parler, tels que ChatGPT, nous en savons davantage. Des problèmes qui semblaient autrefois insolubles peuvent désormais être partiellement résolus par l'IA. Les applications de l'IA tournent souvent autour de l'optimisation ou de l'automatisation d'actions répétitives, ce qui nous laisse plus de temps pour les actions non répétitives qui nécessitent de réfléchir. L'IA est donc un outil pour l'homme qui réfléchit, au même titre qu'un correcteur d'orthographe. Elle utilise une variété de techniques, telles que le traitement de texte, la reconnaissance d'images et la robotique, pour recueillir des informations, préparer et emballer des produits. Si une ville prévoit de grands travaux d'infrastructure, comme la fermeture d'une rue, elle peut utiliser des modèles basés sur des données historiques afin d’atténuer les perturbations du trafic. Il s'agit, là aussi, d'une forme d'IA. »
Que peut apporter l'IA au secteur de la construction ? « Énormément de choses ! », affirme M. Rademaker. « Dans le domaine de la construction, l'IA permet, par exemple, d'optimiser la planification, afin que les bonnes personnes soient sur le bon site au bon moment. Elle peut aussi aider à évaluer les risques de dépassement de budget. Une caméra placée sur une grue de chantier peut monitorer les présences, les mouvements et l'équipement. Les travailleurs ne sont-ils pas trop nombreux sur un petit espace ? Tout le monde porte-t-il son casque ? Des capteurs peuvent également être placés dans le bâtiment pour créer un ‘jumeau numérique’. Il s'agit d'une copie numérique du bâtiment en temps réel. Le jumeau numérique est mis à jour grâce aux données provenant des capteurs disséminés. Dans un immeuble à appartements ou de bureaux, une installation de ce type peut vérifier chaque appareil de chauffage ou de climatisation. De cette manière, vous pouvez non seulement contrôler les appareils qui ont besoin d'être entretenus, mais aussi optimiser leur consommation. Excellent pour les économies d'énergie ! L'IA est également applicable à la détection de l'occupation des locaux dans les immeubles de bureaux. Il est préférable de protéger la vie privée avec, par exemple, des radars qui ne prennent pas d'images reconnaissables mais qui peuvent détecter le nombre de personnes présentes dans une pièce. »
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